Table ronde : Immigration illégale, du rêve au cauchemar

Aller ailleurs en vue d’une vie meilleure, se séparer de ce qui nous est connu, laisser derrière soi la famille, les amis, le pays. C’est l’histoire du migrant qui part à l’aventure d’une nouvelle expérience, soit par volonté propre soit pour des raisons politiques, économiques, professionnelles, familiales ou autres.

L´immigration la plus représentée dans le cinéma mexicain a sans doute été l’illégale, laissant voir des personnes avec peu de ressources, obligées de partir aux États-Unis en quête d’un travail ou à la poursuite d’un rêve d’une vie pleine de possibilités. Cette illusion s’avère souvent brisée par une réalité cruelle, où l’immigrant se trouve confronté à la violence, au racisme et à la xénophobie.

Une grande partie de ces voyageurs viennent de l’Amérique centrale et font leur passage par le Mexique. Ici, ils subissent sur leur chemin la confrontation avec l’hostilité des autorités migratoires, la migra, l’extorsion de la police et de la milice, les agressions, viols et parfois même les séquestrations commises par des bandes de délinquants. Pour les plus chanceux, la rencontre avec des manifestations de solidarité via des associations protectrices des droits de l’homme et des groupes de bénévoles engagés.

Le cinéma devient alors une voie de dénonciation de leurs conditions de (sur)vie, une vitrine pour mieux comprendre les raisons et les responsables de cette tragédie humaine. L’écran nous offre aussi la possibilité de trouver des solutions viables.

En présence de :

Paola Garcia

Maître de conférences à l’Université Paris Ouest-Nanterre. Ses travaux de recherche portent sur les migrations contemporaines latino-américaines. Depuis ces dernières années, elle s’intéresse plus particulièrement aux représentations médiatiques et cinématographiques qui se construisent autour des migrations internationales, des déplacements forcés et des violences urbaines. Elle compte divers articles sur ces thématiques.

James Cohen

Originaire des Etats-Unis, est professeur à l’Université de Paris 3 Sorbonne Nouvelle, à l’Institut du monde anglophone et à l’Institut des hautes études de l’Amérique latine. Il mène des recherches sur l’immigration latino-américaine aux Etats-Unis et poursuit un travail de terrain dans le sud de l’Arizona. Il est l’auteur de À la poursuite des « illégaux ». Politiques et mouvements anti-immigrés aux Etats-Unis /, éd. du Croquant, 2012.

Arturo González Villaseñor

Réalisateur mexicain et critique de cinéma pour la partie web du prestigieux journal mexicain Proceso. Après des études en communication sociale à l’Université Autonome Métropolitaine, il a fondé en 2013 la société de production Acando Films. Llévate mis amores. est son premier long métrage documentaire.

 

Et pour animer la manifestation:

Olivier Compagnon

Directeur de l’Institut des Hautes Études de l’Amérique Latine (IHEAL) et professeur d’histoire contemporaine. Ses thèmes de recherche: Histoire politique et culturelle de l’Amérique latine au Xxe siècle – Histoire comparée; L’Amérique latine et la Première Guerre mondiale; Histoire culturelle de l’Amérique latine, XIXe-XXe siècles; Circulation des savoirs et des pratiques culturelles Amérique latine / Europe / États-Unis; et Histoire du catholicisme en Amérique latine au XXe siècle.

Il est aussi responsable (avec David Dumoulin) de l’axe Les Amériques en perspective connectée: hommes, pratiques, savoirs du CREDA – UMR 7227; membre de l’Editorial Board du Journal of War and Culture Studies (Londres); ancien rédacteur en chef des Cahiers des Amériques latines (janvier 2006-janvier 2014), ancien responsable des éditions de l’IHEAL (janvier 2006-janvier 2013); et ancien directeur des études de l’IHEAL (janvier 2004-juin 2006).

Sa dernière publication: «En marge de la guerre? Les Amériques latines», in Alya Aglan & Robert Frank (dir.), 1937-1947. La guerre-monde, Paris, Gallimard, coll. «Folio», vol. 1, 2015, p. 565-598.